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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 22:00

L'endurance équestre est une course de fond pratiquée à cheval et en pleine nature : l'endurance est caractérisée par des épreuves d’extérieur courues à vitesse imposée ou libre sur un itinéraire balisé avec des examens vétérinaires validant la capacité du poney ou du cheval à parcourir de longues distances.

 

En une journée, on parcourt de 20 km à 160 km, ou 2 x 100 km sur deux jours.

La course est chronométrée ; elle doit être réalisée le plus rapidement possible et/ou dans un temps imparti, tout en préservant sa monture en parfait état de santé. Des contrôles vétérinaires obligatoires sont effectués de façon régulière tout au long du parcours. Ils garantissent la bonne intégrité du cheval et en cas de doute (fatigue prononcée, boiterie, déshydratation…) le cheval est arrêté, et le cavalier non classé.

Tout au long de l'épreuve, il s'agit de gérer le potentiel et l'effort de sa monture.

 

 

Les origines :

 

Les premières compétitions d'endurance apparaissent au cours du XIXè siécle en Europe, en Australie et aux Etats-Unis. Les conditions de course sont alors bien différentes de celles que l'on connaît aujourd'hui et l'état de santé des animaux à l'arrivée n'est pas du tout pris en compte.

Dans la première partie du XXè siécle, de grands raids équestres historiques voient le jour comme le raid militaire Bruxelles - Ostende en 1902, couru sur 132 km à 19 km/h en moyenne et la très célèbre Tevis Cup Ride qui existe aux États-Unis depuis 1955, sur une distance de 160 km (soit 100 miles) et sur une piste des plus rudes. Elle se court encore aujourd'hui.

En France, la discipline apparaît vers le milieu des années 1970 mais n’a vraiment pris son essor que vers le milieu des années 1990.

 

L’endurance équestre est l’une des six disciplines équestres mondiales agréées par la Fédération Equestre Internationale ; l'endurance est donc présente aux Jeux équestres mondiaux. L'endurance fait aussi l'objet de compétitions officielles internationales dont les épreuves se courent sur les distances maximales.

 

Il existe plusieurs types d'épreuves d'endurance qui sont différenciés par le nombre de kilomètres parcourus. La pratique de la discipline est abordable par tout cavalier et tous types de chevaux, mais pour concourir en endurance à partir d'un certain niveau, il est préférable de choisir une monture au type adapté à la discipline, comme le pur-sang arabe, et de s'équiper d'un matériel spécifique.

 


Les épreuves à vitesse limitée :


Les départementales 20 et 30 : 20 et 30 km en une étape où la vitesse est limitée de 10 à 12 km/h ou 12 à 15 km/h.

(Les épreuves de 20 km se déclinent sous différentes formes en fonction du type de circuit. Les concours Club et Jeunes Chevaux se courent entre 10 et 12 km/h, alors que sur les circuits amateurs et professionnels, il est demandé une vitesse de 12 à 15 km/h, vitesse valable aussi sur le circuit Club pour qualifier sur 40 km. Il existe aussi des épreuves de 20 km en deux étapes ou des épreuves de 10 km pour les poneys .)

Les régionales 40 : 40 km en deux étapes où la vitesse est limitée de 12 à 15 km/h.
Les régionales 60 : 60 km en deux étapes où la vitesse est limitée de 12 à 15 km/h.

Les régionales 90 : 90 km en trois étapes où la vitesse est limitée de 12 à 15 km/h.

Au niveau du système de notation sur les épreuves à vitesse limitée, le classement est établi à la fois en fonction de la vitesse et en fonction de la fréquence cardiaque finale. Le gagnant n'est donc pas le plus rapide, mais celui qui a su aller le plus rapidement possible, sans dépasser la vitesse imposée, tout en ayant la monture la plus « fraîche » possible . Chaque concurrent voit ainsi sa performance calculée selon la formule suivante :
((la vitesse x 2) - la vitesse mini) x 100 / fréquence cardiaque final
Le gagnant est celui qui obtient le résultat le plus élevé.


Les épreuves à vitesse libre :

 

La nationale 1 étoile : 90 km en trois étapes où la vitesse minimum est de 12 km/h.
La nationale 2 étoiles : 130 km en quatre étapes ou 2 x 70 km sur 2 jours où la vitesse minimum est de 12 km/h.
La nationale 3 étoiles : 160 km en cinq étapes ou 2 x 100 km sur 2 jours en six étapes où la vitesse minimum est de 12 km/h.
Les concours d'endurance internationaux (CEI et CEIO) possèdent les mêmes exigences de distances et de temps, mais obéissent aux règlements de la Fédération Equestre Internationale (FEI).

 

Pour les épreuves à vitesse libre, le classement est obtenu selon l’ordre de franchissement de la ligne d’arrivée. Le gagnant est validé après un dernier contrôle vétérinaire et l'accord du président du jury.

 

 

L'entraînement :

 

Choisis pour leurs qualité d'endurance physique, les chevaux sont préparés tels des athlètes de marathon.

 

Nul autre sport équestre de compétition ne met aussi longtemps ensemble cavalier et cheval.
L’endurance est une histoire de complicité sur la durée entre cavalier et cheval, cheval et cavalier. Observez-les tous deux lors des arrêts des contrôles vétérinaires, ou après l’arrivée, et vous verrez ce lien trahi par un regard, une caresse de la main, un petit mouvement de tête, le geste d’une oreille, un échange furtif de signes qui ne trompent pas… il est certain que l’effort commun les rapproche.
C’est tout un entraînement pour y arriver. Car ce n’est pas en un jour que chevaux et cavaliers deviennent capables de telles performances. Il faudra aux uns comme aux autres des années d’entraînement pour y arriver vraiment et sans inutile danger.

 

On commence obligatoirement par 10 ou 20 Kms avec vitesse limitée pour apprendre qu’arriver vite n’est pas forcément arriver bien.
Le niveau de fatigue du cheval est usuellement déterminé par la hauteur de son rythme cardiaque. La formule de notation a été mise au point avec le temps pour intégrer à la fois cette notion de vitesse et celle de fatigue. Il en résulte des points, le gagnant étant celui qui en obtient le plus.
Celui qui gagne n’est donc pas nécessairement celui qui est arrivé le plus vite (dans la limite de la vitesse imposée), mais celui qui est allé le plus vite en fatiguant le moins son cheval.

Ainsi commence-t-on à comprendre les tenants fondamentaux de l’endurance : respect du cheval et rapidité dans la compétition.

On se classe et l’on progresse.
On se qualifie chemin faisant.
On accèdera ainsi aux épreuves de 30, 40, puis de 60 et 90 Kms (avec vitesse limitée entre 12 et 15 km/h).
Et puis, un jour arrive la "première  90 km" avec vitesse non limitée. C’est l’accès à un monde nouveau où le cavalier devient complètement responsable.

C’est une bouffée d’émotion. On a l’impression que c’est très long et puis quand on regarde les épreuves à vitesse limitée qui paraissaient interminables, on les trouve souvent bien courtes maintenant et peut-être très faciles. On a simplement progressé.
Cette première laisse un souvenir impérissable, le cavalier est libre. Mais, libre de gérer sa course, son cheval, il découvre au fil des kilomètres, que la chose n’est pas si évidente que cela. Il découvre qu’il ne sait pas encore grand-chose en matière d’endurance, mais que l’avenir est à lui s’il sait continuer d’apprendre dans le respect de sa monture et l’écoute de ses pairs.

Et voici qu’enfin, après au moins un classement en 90 km libre, l’accès aux concours de 120 Kms est ouvert.
C’est une nouvelle étape qui, en cas de classement, permet d’accéder aux compétitions de 160 ou 200 kms.

Tout au long de cette progression, les cavaliers apprennent à connaître leurs chevaux et les dangers de la course. Ils apprennent à se connaître aussi dans le respect omniprésent de leur monture.

 

Mais on ne saurait s’entraîner sur les seules courses auxquelles on participe. L’entraînement de son cheval est tout un long programme. L’entraîner, c’est lui donner les moyens de mieux faire, lui permettre d’acquérir la condition physique d’un athlète de haut niveau, se donner les moyens d’être au rendez-vous des palmarès. Il faut apprendre à le connaître et savoir aller toujours un peu plus loin, un peu plus avant, l’amener à se dépasser sans cesse mais ne jamais franchir la limite qui le mettrait en danger. De nombreuses années de formation du cavalier et du cheval seront nécessaires. Vous ne trouverez pas un seul cavalier qui ne s’y sente toujours et qui songerait à s’en plaindre.

L’endurance est un sport fabuleux à condition de savoir persévérer dans l’apprentissage et de ne pas vouloir tout tout de suite. S’aventurer sur les distances pratiquées en endurance avec un cheval « sortant du pré » et non préparé, serait le faire inutilement souffrir; ne vous y risquez jamais !

 

 

La protection du cheval :

  

Vous l’aurez aussi compris, il n’est pas question de faire parcourir à son cheval des dizaines de kilomètres en plein galop sans arrêt d’un bout à l’autre du parcours. Cela serait aussi criminel qu’impossible.

Quelque soit le niveau de compétition, les chevaux sont arrêtés tous les 10/20 ou 30 kms. Là, un contrôle vétérinaire aussi complet que possible a lieu. Notamment, le rythme cardiaque du cheval est pris et ne doit pas dépasser les valeurs fixées règlementairement.

Sur les compétitions à vitesse non limitée (dite libre), lorsque le cavalier passe les lignes d’arrivée des étapes intermédiaires, le temps de course n’est pas arrêté. Il ne le sera qu’à l’entrée de l’aire de contrôle vétérinaire (appelée « vet-gate »). Pour ce faire, un temps limité est imposé.
Ainsi, se trouve maintenu au plus haut niveau le critère n°1 de l’endurance : respect de la santé du cheval dans la compétition.

 

Celui qui demande trop à son cheval sur la piste (on dit qu’il « gère » mal) mettra plus de temps à « rentrer » dans l’ère de contrôle vétérinaire que celui qui a su « gérer » correctement l’effort. Ainsi, le plus rapide sur la piste n’est pas nécessairement le plus rapide à « rentrer » dans l’aire de contrôle et à arrêter ainsi le chronomètre. Si de grands changements dans le classement se font sur la piste, des bouleversements importants s’observent aussi entre le passage de la ligne d’arrivée et l’entrée dans l’aire de contrôle.

L'inspection vétérinaire est un examen approfondi de l’état de santé du cheval. Il se termine par un contrôle des allures. Tout cheval présentant des faiblesses ou une fatigue prononcée est arrêté et le cavalier non classé.
Si le cheval va bien, une période de repos obligatoire de 40 à 50 minutes est observée avant le départ de l’étape suivante. Cette période est notamment mise à profit pour restaurer le cheval.

Sur les épreuves à vitesse non limitée, des examens complémentaires ont lieu avant la dernière étape (et, en cas de doute, au départ de toute autre, selon besoin). C’est alors seulement que le concurrent est autorisé à repartir.

 

 

L'assistance au cavalier :

 

Le cavalier n’est pas seul avec son cheval. L’une des particularités de l’endurance tient dans la présence essentielle de son assistance. Sans elle, le cavalier ne pourrait pas valablement participer à la compétition tant sa présence et son action sont importantes pour l’issue des épreuves.

 

Lorsque le cavalier part sur la piste, son assistance, bardée de seaux et de bouteilles d’eau, part en voiture sur la route. Ils se croiseront aux points d’assistances prédéterminés par l’organisateur de la course ou non interdits pour cause de sécurité.
Là, les chevaux seront arrosés pour les aider à lutter contre la déshydratation, on leur offrira à boire, on jettera un œil sur leur état général, on renseignera les cavaliers sur la distance les séparant de leurs prédécesseurs et on s’efforcera de satisfaire aux besoins qu’ils expriment.

 

Aux arrivées intermédiaires des compétitions à vitesse non limitée, l’assistance s’occupera de tout ou presque dans le but de faire rentrer le cheval le plus rapidement possible dans l’aire de contrôle vétérinaire et arrêter le temps de course.


Qu’ils soient amis ou partie de la famille du cavalier, vous les verrez actifs et silencieux, précis le plus souvent. Ils sont partout, à la fois omniprésents et efficaces. Ils participent pleinement à la compétition et s’efforcent de répondre au mieux aux exigences de la situation et aux demandes de leur cavalier.

 

Si vous ne connaissez pas l’endurance et voulez apprendre à la connaître avant même que d’y participer, joignez-vous à une assistance durant une compétition et vous vivrez ce sport de l’intérieur, vous le comprendrez aussi et l’aimerez sûrement.
Vous y sentirez ce mélange spécifique de rivalité et de convivialité qui fait l’une des particularités de l’atmosphère de ce sport. Vous y verrez des compétiteurs farouches et aussi fraternels. Vous y verrez un monde où le mot compétition peut toujours aussi rimer avec entraide.

 

 

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